Diégèse




dimanche 19 décembre 2021



2021
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Table des correspondance de dates




mardi 9 octobre 1990 11083 jours de vie (11083 est un nombre premier)
Il y a 11394 jours (2 x 33 x 211 jours)











Ce mardi 9 octobre 1990, la police israélienne tue des Palestiniens à Jérusalem. On sait que cela vaudra une condamnation unanime, mais molle, de l'ONU. Peu lui en chaut. Les morts de ce jour-là ne sont ni les premiers, ni les derniers. Mais, il n'y a pas qu'à Jérusalem que ça barde, à Vaulx-en-Velin, près de Lyon, aussi. Pendant ce temps-là, les éléphants socialistes se disputent la présidence de l'Assemblée nationale. On sait que la soupe y est bonne, tandis qu'à Nice, les exactions de Jacques Médecin n'en finissent pas de faire des ronds dans la Baie des Anges.
Revenons à Jérusalem. 22 morts palestiniens dans les lieux saints. Sur le plateau de télévision, l'ambassadeur d'Israël en France et le délégué général de l'O.L.P. en France. Paul Amar prend bien soin de préciser qu'il ne s'agit pas d'un dialogue et que les deux hommes sont dans deux pièces séparées. L'heure est grave. On voit le grand Mufti de Jérusalem, qui a été aspergé de gaz lacrymogène, porté par des hommes. Même en Israël, des voix s'élèvent pour mettre en cause la police israélienne. Y en aurait-il encore 31 ans plus tard ? L'Europe condamne. L'Union soviétique condamne. Les États-Unis condamnent, un peu. Bagdad tonitrue. C'est bien le moins. Saddam menace Israël avec des missiles qui pourraient transporter différentes charges, et pourquoi pas nucléaires ou bactériologiques. Les SCUD irakiens qui frapperont Israël seront toujours conventionnels et, jusqu'à présent, Israël est la seule puissance de la région à détenir l'arme nucléaire.
Le non-débat commence avec Ibrahim Souss, pour l'O.L.P. L'homme est écrivain, a fait ses études en France, est Docteur d'État en science politique. Il est aussi pianiste et compositeur. Ovadia Soffer est alors l'ambassadeur d'Israël. Il le restera jusqu'en 1992. En 1995, il écrira un livre intitulé : Mission piégée, sous titré : Un ambassadeur d'Israël en France. Le livre est épuisé. L'ambassadeur explique que ce jour était une fête juive et que les fidèles ont été bombardés de pierres lors de leurs prières au Mur des lamentations. Ibrahim Souss en perd ses mots et se réfère à l'occupation illégale des Israéliens. Il ajoute qu'il y a des Palestiniens qui meurent tous les jours, abattus comme des animaux. Il ne sait pas que cela n'est pas près de cesser. Ovadia Soffer répond qu'il s'agit d'une provocation ourdie par Saddam Hussein avec son allié Yasser Arafat. A-t-il tort ? Il serait bien difficile de le prétendre. S'en suit une sorte dé débat différé. Ibrahim Souss est à l'évidence celui qui s'en sort le mieux, car, il répond aux questions quand l'ambassadeur de l'État hébreu répond à côté. Ce soir-là sur France 3, c'est : O.L.P. 1 ; Israël 0.
Que dire de cette confrontation après 31 ans ? Il faut avouer qu'elle est courageuse, tant du point de vue de la chaîne publique que des invités. Serait-elle encore possible aujourd'hui ? La corruption mine encore davantage les deux parties et avec elle des intérêts économiques qui n'ont aucune raison de vouloir la paix.
Le journal continue (14'45"). Faits divers en France. Vague transition, pour arriver (15'55") à Vaulx-en-Velin où l'on nous dit que le calme est revenu. Il s'agissait d'émeutes de jeunes. Sans sur interpréter, que voit-on : des jeunes qui se battent contre la police et qui ressemblent terriblement aux jeunes palestiniens qui se battent à Jérusalem. Là encore, on parle de provocateurs... On nous expliquerait presque que c'est la faute de Saddam Hussein et de Yasser Arafat. On rappellera que les émeutes se sont déclenchées après que la police a percuté une moto et que l'accident a provoqué la mort du passager, jeune handicapé de 21 ans. On parle alors d'Intifada des banlieues. CQFD. Une lecture paranoïaque de ces événements conduirait à affirmer qu'à la fin ce sont les jeunes arabes qui meurent. Alors, pour que tout ne soit pas désespéré, on nous montre « le bon jeune », celui qui tente de s'en sortir. Ce soir, il se nomme Fouad et n'a pas de nom de famille.
19'35" : le Parti socialiste n'a ni le temps pour la Palestine, ni pour les banlieues. De quoi se soucie-t-il ? De la présidence du groupe à l'Assemblée nationale. C'est en tout cas ce que la télévision choisit d'exprimer, dans un choix éditorial biaisé. On montre quelques images où Messieurs Emmanuelli et Fabius ont l'air très en colère. Arlette Chabot remet de l'ordre dans tout ça. Alors, qui de Jean Auroux ou d'Henri Emmanuelli sera Président du groupe ? Ce sera Jean Auroux. On ne sait plus de lui que la loi qui porte son nom, votée en 1982 et qui donne plus de droits aux salariés. Elle sera complétée par deux ordonnances qui ne sont pas moins que l'instauration de la semaine de 39 heures et de la retraite à 60 ans. Le commentaire d'Arlette dure un peu pour quelque chose qui 31 ans après, alors que le PS est en ruine, n'a plus grand intérêt.
À Nice (22'42"), un certain Christian Estrosi vient de démissionner de son mandat de conseiller municipal, ce qui peut entraîner des démissions en vague, surtout que le jeune homme plein d'avenir se réclame de l'aval de Jacques Chirac.
Du coup, le metteur en scène Peter Brooke, qui devait être reçu sur le plateau télévisé pour parler de sa dernière création, est prié de retourner dans les coulisses.
Rappel des titres. On peut donc passer à table !
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