Il
y a 8239 jours, soit 1177 semaines (7 x 11 x 107 jours)
Le Tour de
France 1998,
c'est le Tour de France du dopage et ce 29 juillet 1998, c'est le jour
de la crise du dopage sur le Tour de France.
La télévision publique française interroge alors des coureurs. Il
semble loyal, plus de vingt années plus tard d'examiner simultanément
ce qu'ils disent alors et ce que l'on sait aujourd'hui.
1'57 : Cédric Vasseur. Le coureur a été pris
en 2004 dans une affaire rocambolesque où il a d'abord été convaincu de
prise de cocaïne par une analyse de ses cheveux avant qu'une analyse de
l'ADN révèle que les cheveux analysés n'étaient pas les siens et que
les procès-verbaux de ses interrogatoires avaient été falsifiés par la
police ;
2'25" : Jacky Durand. Il a été convaincu en
2013 de dopage à cette période de sa carrière, comme le rapporte la
commission d'enquête sénatoriale ;
2'35" : Pascal Chanteur. La même commission
révèle que que son contrôle est litigieux ;
2'49" : Marco Pantani, qui tente de convaincre
les autres coureurs de continuer la course, a gagné le Tour cette
année-là et a été convaincu de dopage à l'EPO en 2013, comme d'ailleurs
Jan Ullrich, le deuxième et Erik Zabel, vainqueur du classement par
points ;
2'55" : Laurent Jalabert. Le sympathique
nouveau Poulidor du cyclisme français sera convaincu de dopage en 2004
par analyse de son urine ;
3'20" : Bobby Julich. Il arrivera troisième du
Tour et avouera en 2012 s'être dopé à l'EPO à cette époque ;
6'16" : Bjarne Riis, vainqueur du Tour en
1996, qui joue les médiateurs, avouera en 2007 s'être dopé à l'EPO, y
compris lors de sa victoire du Tour de France ;
15'32" : Richard Virenque, à qui la tristesse
va bien, est assisté de Maître Collard, qui fait carrière depuis au
Rassemblement national. Me Collard dénonce les conditions de garde à
vue en France. Il faudrait vérifier s'il a toujours cette position
auprès de Mme Le Pen. Richard Virenque reproche à la police, notamment,
d'avoir été ridiculisé. Il est vrai que Les Guignols de l'info sur
Canal Plus
populariseront le concernant l'expression fautive « à l'insu de
mon plein
gré », qui semble depuis avoir été adoptée par la langue au point
que l'on ne sait plus, parfois, si elle est vraiment fautive.
Et pourtant, le beau Richard Virenque, des sanglots dans
la voix, n'a pas tort quand il se dit victime d'un système qu'il faut
entièrement revoir. Tous ces jeunes hommes au service d'intérêts
financiers, publicités
vivantes et colorées, avaient-ils vraiment le
choix, pouvaient-ils vraiment refuser librement de se doper ?