Diégèse




vendredi 28 mai 2021



2021
ce travail est commencé depuis 7819 jours (7 x 1117 jours) et son auteur est en vie depuis 22272 jours (28 x 3 x 29 jours)
ce qui représente 35,1069% de la vie de l'auteur mille cent dix-sept semaines d'écriture
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Table des correspondance de dates




mardi 9 janvier 1996 13001 jours de vie (13001 est un nombre premier)
Il y a 9271 jours (73 x 127 jours)











Je retiendrai donc que le jour de la mort de François Mitterrand, le 8 janvier 1996, j'avais 13000 jours exactement. 13000 n'étant pas un nombre premier, le plus proche étant 13001, c'est donc le journal du lendemain de la mort de François Mitterrand qu'on visionne aujourd'hui, celui du 9 janvier 1996, qui est un journal particulièrement long. On ne fera évidemment aucun lien entre ce nombre de 13000 avec la mort de l'ancien Président de la République française, ni avec le fait que ce n'est pas un nombre premier.
Les parisiens vont fleurir de roses la porte de l'immeuble où vivait François Mitterrand, une occasion de s'intéresser à Frédéric Le Play, dont la rue où se trouve cet immeuble porte le nom. Sa notice biographique sur Wikipédia nous apprendra qu'il était ingénieur, homme politique et réformateur social français. Thuriféraire de l'héritage préciputaire, il aura été l'un des précurseurs de la sociologie française dans son versant contre-révolutionnaire, ce qui n'a échappé ni à Maurras, ni à Emmanuel Todd. On nous signale que c'est le chauffeur privé historique qui tient la porte de l'immeuble aux visiteurs célèbres. Il écrira ses mémoires. On se permettra d'en remettre la lecture à plus tard, voire à jamais.
Cela fait plusieurs minutes déjà que l'on est rue Frédéric Le Play et on n'imagine pas pouvoir attendre, comme ces anonymes ce jour-là, des heures pour déposer une rose. On imagine des titres stupides comme sait en faire le journal Libération : Le Play - Game Over.
On va ensuite à Jarnac (4'23"). On y est allé hier. On passe. Mais, avant, on va s'intéresser à cette curieuse façade de l'église Saint-Pierre. On apprend qu'elle a été restaurée et remaniée à la fin du 19e siècle avec plus ou moins de bonheur alors qu'il s'agissait d'une des plus belles façades préromanes qu'il y eût. Puis, on rencontrera Brigitte Landry, la nièce. Elle est morte en 2009.
On sait aussi que le jour des obsèques sera jour de deuil national. On passe.
Plus intéressant en revanche, ce passage où François Léotard explique que Jacques Chirac, désormais, a adopté le phrasé de François Mitterrand et que la mort les a réconciliés. Puis, toute jeune encore, Élisabeth Guigou commente aussi. On est ensuite accueilli au Parti Socialiste par Frédérique Bredin, toute jeune elle aussi, mais encore coiffée comme dans les années 1980. François Hollande déplore qu'il n'ait pas construit une force politique. Son quinquennat, à lui, signera la quasi disparition du parti né du congrès d'Épinay. Et on voit, déjà, Manuel Vals, dont on sait qu'il est dès cette époque le chouchou des caméras avec ses airs de jeune premier (10'25"). En fait, si ce n'est le fait qu'il a été Premier Ministre, Vals, c'est un peu le Léotard de la gauche. (Vacherie gratuite).
On s'arrêtera aussi, brièvement, sur cette scène incroyable (12'03") tournée par on ne sait qui, d'un François Mitterrand lançant des instructions à sa femme qui arrache, en talons, des mauvaises herbes dans le jardin de Latché, dans les Landes. On n'y croit pas un instant. La production devait avoir un petit budget.
Un peu plus tard, on va, encore, à Château-Chinon (13'50"), rencontrer un vieil ami anonyme qui recevait de l'ancien Président, une carte postale de chacun de ses voyages, sans doute postée par le chauffeur privé Paul Tourlier. On aime au journal télévisé, l'anecdote, cela évite de faire de la politique.
Puis, ce sera l'Égypte (16'). L'hôtel Old Cataract et sa suite présidentielle, dont, pour le dernier séjour, François Mitterrand n'était sorti qu'une seule fois.
Il reste 30 minutes environ de journal télévisé, mais on a envie de rester en Égypte.
Sauf qu'après la Tchétchénie, les sectes et la Corse, dans le désordre, on revient à Mitterrand... (22'52")
C'est un des moments le plus intéressant de ce journal et on a bien fait d'attendre jusque là... Car, Mitterrand et la mort, Mitterrand et la foi, c'est aussi soi et la mort, soi et la foi. Les questions qu'un homme comme lui se pose ne peuvent être sans intérêt.
Ce sera ensuite Mitterrand et les restaurants (29'06"), suivi de Mitterrand et les livres. 25 ans plus tard, s'agissant des librairies de la rive-gauche de la Seine à Paris, c'est un monde englouti.
31'16", ce sont les mystères de Mitterrand. On les connaît mieux désormais. Le « Grand Homme » était mystérieux comme il pouvait être trouble, voire franchement glauque. Il fut un temps question d'un devoir d'inventaire vite abandonné. Le gang des R25 a, avec le temps, changé de modèle de voiture... jusqu'à la fin du PS et on ne sait pas encore en ce milieu de 2021 s'il pourra ressusciter.
33'46", c'est Mitterrand et la justice et l'homme de la Justice chez Mitterrand, c'est Robert Badinter. Et c'est là que, loin des R25, on comprend que Mitterrand, c'est aussi, c'est d'abord, avoir le sens de l'histoire et de la morale politique. Sa promesse, dès le mois de mars 1981, alors qu'une majorité de Français s'est déclarée pour la peine de mort, de l'abolir, demeure la plus belle page de l'histoire politique contemporaine de la France et l'un des plus grands moments de télévision.
Radio, télévision, grand travaux, tout y passe. On gardera le merveilleux jardinier de la Très Grande Bibliothèque (39'09").
Mitterrand et les jeunes (40'20"). On s'approche de la fin. Politique étrangère (42'), ce n'est pas rien...
Faisons cependant un peu d'analyse linguistique. Les présentateurs ont visiblement reçu pour consigne d'alterner, d'une part, les « Monsieur François Mitterrand », quand il s'agit de l'homme qui vient de mourir, et le « Monsieur » marque le respect ; avec, d'autre part, « le Président François Mitterrand », s'agissant de l'action présidentielle. L'ensemble sonne faux. On vérifiera qu'il aura fallu qu'il meure pour que cette bizarrerie prenne forme à la télévision publique.
Si on doit vraiment aller jusqu'à la fin de ce journal, on ira jusqu'à l'émotion de Bill Clinton après l'un des derniers discours officiels de François Mitterrand, à Moscou.

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