Les saisons sont
incertaines et je n'ai tenu aucune de mes résolutions d'hiver.
D'ailleurs, le mois
de janvier n'est pas celui des résolutions, de bonnes
résolutions, de résolutions de réformes personnelles, mais celui de la
mesure, de la mesure du temps qui vieillit, qui fane, qui flétrit et
que ce doit être la sécheresse de l'air, le froid, le vent, qui
provoquent cette crainte, cette plainte.
Il faudrait pourtant parvenir à qualifier ce travail d'écriture à la physionomie particulière,
qui parvient presque à provoquer de l'angoisse alors que je ne sais en fait
jamais ce qui pourrait angoisser dans l'écriture. Certains ont
prétendu qu'il s'agissait de cette inquiétude de
l'enfance, de cette
inquiétude irrémédiable de l'enfance, ces souvenirs de
presque rien, ineffables, le récit incertain de
l'inexplicable. Parfois, un souvenir revient, puis toutes les
lumières
s'éteignent. Je voudrais me souvenir, mais je ne me souviens pas
et ma mémoire est vide.
Je ne parviens
pas à me souvenir. Pourtant, ce n'est pas vraiment important, parce
que se souvenir suppose un réel parmi des probables et si l'on concède que
nous n'avons pas accès au réel, alors il faut se demander comment on
peut se prévaloir d'avoir raison dans ce fatras de sensations et
d'illusions que nous propose l'imaginaire. Et c'est sans doute
pourquoi, parmi les souvenirs, certaines
indications sont sans destination.
C'est plus simple. Ce
travail d'écriture est une entreprise de
liberté. |